La naissance d'une mère
- MANON LIVIN
- 12 avr. 2023
- 3 min de lecture

Neuf mois se sont écoulés. Des hauts, des bas, des joies, des peurs, des peines... Un cocktail d’émotions que nous traversons avec force et détermination. Et puis arrive la dernière ligne droite. Des heures de travail, à avoir mal, à respirer, à imaginer enfin avoir le fruit de notre amour : notre bébé. Il est là. Et à ce moment précis, il y a deux naissances : celle d’un enfant et celle d’une mère.
Avant d’avoir son premier bébé, on imagine souvent la parentalité comme quelque chose de
naturelle, d’innée. On imagine déjà comment on va élever notre enfant, ce qu’on voudra faire avec lui, le
type d'éducation, les jouets en bois ou en plastique, école privée ou école publique. Ce qu’on n’imagine
pas une seule seconde c’est cette vague, ce tsunami plutôt qui nous arrive droit dessus. Telle une mer
déchaînée, nos émotions et nos convictions vont se battre entre elles. On compare bien souvent la
parentalité au rythme de l’eau : on se trouve parfois en haut de la vague, au top ! On gère, on est sur tous
les fronts ! Et d’autres fois, on traîne plutôt dans le creux de la vague avec l’épuisement, les cernes et les
questions.
Ensuite, les responsabilités accroissent, la fatigue et les cris aussi. Finalement, on se rend compte
qu’on devient tout ce qu’on ne voulait pas. C’est alors le moment de fermer les yeux et de prendre une
grande inspiration, de prendre la quantité d’air dont on manque et de dire : “bonjour à toi, post-partum.”
Il est temps de l’accueillir, lui, et tous ces chamboulements qui l’accompagnent. On accueille la
frustration, la colère, les déceptions. Toutes ces émotions qui font aussi parties de la maternité.
C’est 10 à 15% des femmes qui seront touchées par la dépression post-partum. Et tout autant qui
n’oseront peut-être pas en parler. Elles préfèreront s’isoler par peur de déranger, peur d’être jugées, à se
demander “Pourquoi MOI je n’y arrive pas ?”. Cependant, il n’est en aucun cas question de compétences
dans ce sujet. Plusieurs facteurs comme une extrême fatigue, des hormones mal dosées, une ancienne
dépression mal soignée et/ou d’anciens traumas vont mener à une mauvaise perception de soi et de ses capacités parentales.
Vous voulez un conseil ? Bannissez le mot “perfection” de votre quotidien tout simplement parce
qu’elle n’existe pas. La maternité n’a jamais été une question de génétique. C’est un apprentissage, qui
prend du temps, de l’énergie. Pour quoi ? Pour tous ces moments où on se trouve en haut de la vague, ce
fameux “top on the top” ! Pour tous les sourires, les regards remplis de confiance de cet enfant que vous
avez mis au monde. Personne d’autre sur cette terre ne vous regardera de cette façon. Prenez un instant
à nouveau. Respirez profondément. Plongez votre regard dans celui de votre bébé et entendez à quel
point il compte sur vous, sur votre amour parce qu’il a pleinement confiance en vous. Il sait déjà que
vous ferez ce que vous pourrez faire de mieux.
C’est 10 à 15% des femmes qui seront touchées par la dépression post-partum. Il y a donc déjà 90%
de mères qui pourront vous comprendre, qui pourront partager leurs expériences, bonnes ou mauvaises,
sur des forums, dans des associations. La maternité peut se définir en trois “S” : Solidarité, Sororité et
Sécurité émotionnelle. Nous devons briser les tabous et l’isolement causer par le post-partum. Vous êtes
belles. Vous êtes des lionnes. Vous êtes maman.
Par Manon LIVIN, Hauméa Doula.
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